Rosa

« C’est comme la maison. »

Quand je suis arrivée au Canada la première fois, j’habitais chez ma sœur. Je suis restée six mois et après je suis repartie deux ou trois mois en Algérie. Il y avait le mariage de mon frère là-bas. Je n’avais pas envie de retourner en Algérie. Je voulais rester ici.

La deuxième fois que je suis venue, une amie voulait me présenter un de ses amis. Je ne perdais rien à le rencontrer. Nous sommes allés prendre un café. Quand il a commencé à me parler, c’était facile. Simple. C’était comme si on se connaissait déjà.

Je lui ai dit que je cherchais un homme. Je lui ai dit tranquillement. Je cherchais un homme qui dit la vérité. Gentil et sans problème. Je me sentais bien. Il avait une belle énergie. Il était comme le mari que j’avais toujours imaginé.

Il m’a dit qu’on pouvait y aller tranquillement. Qu’il n’y avait pas de problème. Nous sommes retournés prendre un café deux autres fois. On se parlait en arabe. Maintenant, on parle aussi en français.

En janvier 2019, j’ai dû retourner en Algérie. Je suis partie quatre mois, puis je suis revenue au Canada. Je suis revenue pour me marier.

Avant, je vivais chez ma sœur. Mais le 8 mars, on s’est mariés. Ensuite, on est partis en voyage. Trois jours dans une auberge. Avec les déjeuners. C’était bon ensemble. Avec la voiture, on a visité un peu. On est allés voir le fleuve. Ça aussi, c’était bon ensemble.

Mon mari me dit toujours que je dois bien apprendre le français. Parfois, il m’oblige à parler français à la maison. Il me corrige quand je fais des erreurs. Je suis gênée de parler français, mais j’apprends. Un peu. Mon mari est gentil avec moi. Il m’aide. Beaucoup.

La première fois que je suis venue au Canada, c’était seulement pour voir ma sœur. Comme des vacances. Je n’aurais jamais pensé que je vivrais ici. Jamais. Maintenant je suis heureuse, je suis bien. C’est devenu normal.

Quand je suis revenue, je n’avais pas peur. C’était normal. J’étais déjà venue. Je savais ce que c’était, je connaissais. Ça fait moins peur quand on sait. Et ma sœur était là. Il n’y avait pas de problème. J’aime être près d’elle et apprendre le français. Et puis mon mari est gentil, doux, drôle et honnête. Je suis chanceuse de l’avoir trouvé ici.

Je m’ennuie de ma famille, mais on se parle toujours sur Skype. Tout est bien. Je me sens bien, comme en Algérie. Il n’y a pas de différence. C’est comme à la maison. C’est comme la maison.